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From "muriel" <muriel@samizdat.net>
Date Thu, 10 May 2001 20:52:47 +0200
Subject globe_l: colombie

red-red2%span.ch@Internet

AmiEs,
Ci-dessous le tract appellant a une manif à Genève pour la Colombie.

				THE " COLOMBIA PLAN "
			La mondialisation à coups de couteaux

Parfaitement coordonnée avec le début du " Plan Colombia ", la violence
paramilitaire explose dans tout le pays. L'année dernière, on comptait déjà
presque dix morts par jour. A présent, les massacres se multiplient en
nombre et en gravité : le dernier n'a pas fait des dizaines, mais des
centaines de victimes. Pourquoi ? Parce que malgré les politiques
néolibérales, beaucoup trop de paysans, d'indigènes et de communautés
afro-américaines s'accrochent à leurs terres et à des modes de vie
communautaires en marge du marché. Pour les responsables du " développement
" il y a trop de paysans ! Le " progrès " demande la concentration des
terres par les multinationales de l'agro-exportation . Les plantations de
bananes Chiquita, de fleurs, etc., doivent remplacer l'agriculture destinée
à la population locale.

Le progrès requiert l'expulsion des indigènes Uwa ou Embera pour faire
place aux pétroliers, à Exxon et à des barrages ; l'expulsion des
communautés noires au profit de la construction d'un nouveau canal
transocéanique et de la plantation de palme ; le déplacement de paysans
pour creuser des mines d'or ou de charbon à ciel ouvert - le tout financé
par Citibank, Bank of America, etc. La pression économique n'étant pas
suffisante, les nouveaux Conquistadores recourent à l'ancienne méthode :
les massacres. Chiquita et British Petroleum ont été parmi les premiers à
financer des paramilitaires, aujourd'hui au nombre de 30'000.

Chaque fois se répète le même scénario sinistre. L'armée débarque dans un
territoire convoité prétextant le passage de guérillas dans la région. Elle
dit clairement aux gens que les paramilitaires les suivront pour " nettoyer
" la zone. Ceux-ci se présentent ensuite, les plus souvent en annonçant
tout simplement qu'ils tueront touTEs les habitantEs encore là après tant
de jours. Les organisations de défense des droits humains, les églises,
etc. alertent la police, l'armée, la présidence et l'ONU. Rien. Puis, les
paramilitaires arrivent et massacrent. Les habitantEs fuient par centaines
ou par milliers. Les paramilitaires repartis, l'armée repasse ramassant
quelques cadavres  histoire d'avoir l'air de faire quelque chose.

Ainsi, on avait compté plus de 200 morts ces derniers mois rien que dans le
Cauca (côte Pacifique). Mais à présent les " paracos " passent la deuxième.
Pendant Pâques (et comme annoncé), ils sont arrivés sur le Rio Naya, tuant
près de 300 personnes, dans 25 localités. Certaines ont été découpées
vivantes à la tronçonneuse, car il ne s'agit pas seulement de tuer, mais
surtout de terroriser - pour évacuer les terres.

Le chef des paramilitaires, Carlos Castaños, a revendiqué ce massacre
(selon lui de " narco-guérilleros ") sur la page Web des paramilitaires.
L'armée s'est d'abord contentée de déclarer que la situation dans la région
était calme, " hormis quelques affrontements entre groupes armés ". La
solution finale de la question paysanne est ainsi planifiée. En démocratie
(néo-libérale), on se doit de privatiser les massacres. Mais personne n'est
dupe. A Buenaventura, la plus grande ville de la côte, les paramilitaires
patrouillent les faubourgs, liste de proies en main. Près de la base
navale, des corps de Noirs pendent des arbres jusqu'à ce qu'ils se
décomposent et tombent dans l'eau. C'est le diocèse de Buenaventura qui
l'annonce sur Internet.

En quittant Rio Naya, les paramilitaires avaient annoncé que les
communautés du Rio Yurumangui, juste au nord, seraient les prochaines
victimes. En effet, le 29 avril, ils ont exécuté sept personnes à la hache
à El Firme, et ordonné aux gens des Rios Raposo et Yurumangui de quitter
leurs terres. Nous connaissons personnellement les leaders de ces
communautés, qui étaient à Genève pour la mobilisation de Davos.

D'autres massacres sont annoncés dans différentes régions du pays. Des
communautés de  Palenque de San Basilio, au nord-est, qui habitent ces
forêts depuis qu'ils ont fui l'esclavage, il y a des siècles (ils parlent
encore une langue africaine), ont reçu l'ordre de quitter leurs terres sous
menace de mort. Au sud, dans l'écotope délicat d'Amazonie, on chasse les
paysans par des " fumigations " aériennes qui transforment toutes les
cultures (licites ou pas) en un désert.

Il est clair qu'il ne s'agit pas de droits humains dans leur seul sens de
droits individuels à la vie. Il s'agit aussi de droits collectifs : le
droit à la terre et à l'eau, le droit de choisir une autre organisation
sociale, le droit de vivre simplement de la nature sans la détruire, le
droit à d'autres valeurs et modes vie que ceux imposés par les dominants.
Le Colombia Plan vise très clairement l'imposition d'un modèle
agroindustriel " moderne " en provoquant un exode rural  Le volet civil du
plan (qu'on demande aux Européens de financer) sert à en maîtriser les
conséquences. Il prévoit des camps où parquer les réfugiés internes et le
recyclage d'une partie de paysans en travailleurs sans terre sur les
plantations du progrès. Les autres iront grossir les bidonvilles.
Il y a déjà plus de deux millions de déplacés en Colombie et des dizaines
de milliers de morts. Qui plus est, le Plan Colombia s'étend maintenant à
l'Equateur et à la Bolivie où, depuis deux ans, des insurrections
pacifiques massives ont bloqué la politique de la Banque mondiale et du
FMI. Les états de siège se succèdent et, là aussi, les tueurs
paramilitaires font leur apparition.

Là où elles rencontrent de la résistance, les transnationales utilisent la
force. La résistance des mouvements paysans est essentielle à la lutte
contre le capitalisme. Les petits paysans représentent aujourd'hui encore
près de la moitié de la population mondiale et continuent de garantir une
certaine autonomie des populations face aux entreprises globales, dont un
des objectifs stratégiques est de se rendre indispensables. La prise de
contrôle des capitalistes sur des secteurs touchant à des besoins vitaux
est une tendance qui doit être inversée si l'on refuse un système aux
tendances monopolistiques de plus en plus apparentes.

Les réseaux contre la mondialisation doivent soutenir les mouvements du Sud
en engageant un bras de fer - ici et maintenant - avec les gouvernements et
les entreprises responsables de ces massacres.



Le mercredi 9 mai à 12h, premier rassemblement :
 zone piétonne du Mt-Blanc  Venez nombreux-ses




Action Populaire Contre la Mondialisation - APCM





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