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From Wash <wash@ecn.org>
Date Wed, 16 May 2001 16:55:23 +0200
Subject globe_l: Chirac : "il faut se débarrasser de Srebrenica"

"Je dois me débarrasser de cette enclave" taz N° 4762 du 1. 11. 1995

Suivant l'instruction du Président Chirac, le commandant français UN en
Bosnie a laissé tomber la zone protégée Srebrenica. Les USA et
l'Allemagne étaient d'accord.

De Genève, Andreas Zumach.

Lorsque le Général Bernard Janvier, commandant français des troupes UN
de l'ex-Yougoslavie (Unprofor), a refusé à plusieurs reprises d’ordonner
l'intervention des forces aériennes de la OTAN pour la défense de la
zone protégée par l'ONU, Srebrenica, contre les attaques serbes, il
agissait sur instruction directe du Président Jacques Chirac. Ceci
ressort des indications unanimes du cercle gouvernemental français ainsi
que des collaborateurs de la FORPRONU à Zagreb.

Selon ces indications, lors d'un entretien début juillet Chirac a donné
à son général des instructions X, quelques jours avant le début des
attaques serbes qui se sont terminées le 11 juillet par la conquête de
Srebrenica.
A la mi-juin déjà les services secrets français et des US avaient
rassemblé des informations nombreuses sur les préparatifs serbes
d'attaque à l'aide de surveillances téléphoniques et aériennes. Le
Service de renseignements de la RFA (BND) avait également connaissance
de ces informations.

Janvier a refusé à 5 reprises les demandes de l'unité néerlandaise de la
FORPRONU d'intervention aérienne, entre autre en disant: "Messieurs,
vous ne comprenez pas? Je dois me débarrasser de cette enclave." 95 % de
tous les autres requêtes d'interventions aériennes émanant d'autres
commandants locaux de la FORPRONU ont été refusées ou bien par Janvier
ou bien par son prédécesseur Lapresle ou encore par les commandants
britanniques de la FORPRONU Rose et Smith. C'est cependant le japonais
Yasushi Akashi qui a été rendu responsable du soi-disant
non-fonctionnement de la collaboration entre l'ONU et la OTAN et qui a
dû prendre le chapeau en tant qu'envoyé spécial pour l'ex-Yougoslavie,
aujourd'hui le 1er Novembre.

Depuis décembre 1994, lors d'entretiens internes du groupe de contact au
sujet de la Bosnie, la FRANCE ainsi que la Russie et la Grande Bretagne
avaient déjà plaidés pour un "plan de paix plus réaliste" et l'abandon
aux Serbes des trois enclaves musulmannes à l'est de la Bosnie Zepa et
Gorazde ainsi que de la zone de protection de l'ONU Srebrenica, ce qui a
rencontré un premier temps la résistance des USA et de l'Allemagne.
   Cependant, lorsque Janvier plaidait le 24 mai devant le Conseil de
sécurité de l'ONU (à New-York) pour l'abandon de Srebrenica et les
autres zones de protection de l'ONU, les Pays Bas, la Malaisie, le
Pakistan, la Nouvelle Zélande et la Turquie montraient leur désaccord.
Les ambassadeurs de la Russie, des USA, de la FRANCE, de la Grande
Bretagne et de l'Allemagne se taisaient cependant. Parmi les
participants de l'assemblée régnait une nette approbation du plaidoyer
de Janvier.

Les gouvernements à Bonn et à Washington laissent cependant toujours
planer le doute pour savoir quand et dans quelle mesure ils ont été
informés des informations de leurs services secrets sur les préparatifs
d'attaque serbe de Srebrenica et du massacre consécutif de 6000 hommes
musulmans. A une demande écrite dans ce sens de la TAZ datée du 16
octobre (1995), les Ministères de la défense et les porte-paroles des
gouvernements en question n'ont, au jour d’aujourd’hui, pas du tout
réagi.
Certes, le Ministre des Affaires étrangères, Klaus Kinkel, a répondu par
lettre le week-end dernier que «le Gouvernement de la RFA a pu être
informé éventuellement des plans serbes d'attaque de la zone de
protection de l'ONU, Srebrenica", "dans tous les cas" "ce n'est pas
vérifié d'après nos connaissances et nos vérifications". Kinkel ne
répond pas à la question de savoir si le gouvernement de la RFA a eu
éventuellement des informations sur le massacre.

A la demande du WASHINGTON POST ( date : ?) le représentant du
gouvernement américain confirme le rapport de TAZ daté du 12 octobre en
ce qui concerne les informations collectées par la CIA et la NSA sur les
préparatifs d'attaque et des massacres après la conquête de Srebrenica.

Les informations obtenues par les services secrets de la communication
téléphonique entre le Chef d'état major de la Serbie, Perisic, et le
commandant des Serbes de Bosnie, Mladic, n'ont pas été confirmées à ce
jour par Washington. D'après ces informations l'opération militaire
contre Srebrenica, "l'évacuation" de la ville qui s'en suivit, ainsi que
la déportation de milliers d'hommes "en état de porter des armes" a été
initiée et commandée par le général de Belgrade.

Ces informations ne s’accordent pas avec le "processus de paix" qui
entre dans une phase décisive avec les pourparlers secrets qui
commencent aujourd'hui dans l’Ohio entre les présidents de la Serbie, de
la Bosnie et de la Croatie. En effet, dans ce contexte, le Président
serbe Slobodan Milosevic occupe un rôle central, choisi par les USA et
leurs partenaires des 4 groupes de contact.








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