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Tue, 15 May 2001 02:51:12 +0200
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globe_l: Poutine appelé à négocier avec les Tchétchènes
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Poutine appelé à négocier pour éviter "l'extermination" des Tchétchènes
MOSCOU, 13 mai (AFP) - Le groupe Helsinki de défense des droits de
l'Homme en Russie a appelé dimanche Vladimir Poutine à négocier avec les
indépendantistes pour éviter "une extermination totale" du peuple
tchétchène, et dénoncé les tendances "totalitaires" du président russe.
"La poursuite du conflit peut mener jusqu'à l'extermination totale de la
population civile en Tchétchénie et à la hausse de la violence et de la
criminalité dans notre pays", écrit le groupe Helsinki dans une adresse
à M. Poutine adoptée à l'occasion du 25e anniversaire de sa création.
"Nous insistons sur le fait que l'on ne peut mettre un terme au conflit
en Tchétchénie que par la voie politique. Il faut d'urgence et sans
conditions préliminaires entamer des négociations avec toutes les
parties au conflit y compris le président Aslan Maskhadov", poursuit le
groupe Helsinki.
Moscou ne reconnaît plus la légitimité du président Maskhadov depuis
l'entrée des forces fédérales dans la république rebelle le 1er octobre
1999 et refuse toutes négociations avec lui.
Le groupe Helsinki a été créé en 1976 pour contrôler l'application en
URSS des mesures concernant les droits de l'Homme contenues dans les
accords d'Helsinki de 1975.
Des défenseurs des droits de l'Homme interrogés par l'AFP en marge d'une
conférence à Moscou consacrée aux 25 ans du groupe Helsinki ont exprimé
leur inquiétude sur la situation des droits de l'Homme dans la Russie de
Vladimir Poutine.
"Le pouvoir est en train de former un système totalitaire dirigé par la
Loubianka", siège des services de sécurité (FSB, ex-KGB), a accusé Ernst
Tcherny de l'organisation Ecologie et Droits de l'Homme.
Selon Valéri Borchtchev, membre du groupe Helsinki Moscou, une
commission chargée des droits de l'Homme auprès du président russe a été
supprimée après l'arrivé au pouvoir de M. Poutine, et plusieurs ONG
russes n'ont pas pu se réenregistrer.
"Poutine, qui a gracié l'Américain Edmond Pope condamné à 20 ans de camp
pour espionnage, a refusé les demandes de grâce de 3.000 Russes depuis
septembre dernier", a ajouté M. Borchtchev, également membre d'une
commission de grâce auprès du président.
"Poutine n'est pas un ennemi des droits de l'Homme: en tant qu'ancien
agent du KGB, il ne comprend tout simplement pas cette notion", a
affirmé Andreï Babouchkine, président de l'organisation Pour les droits
civils.
"La situation s'est aggravée avec la perte d'indépendance de la chaîne
NTV", a-t-il souligné.
NTV, principale chaîne d'opposition d'audience nationale, est passé en
avril sous contrôle du géant gazier Gazprom dont l'Etat russe est le
principal actionnaire.
"C'était la seule chaîne télévisée qui parlait de la situation
humanitaire et des droits de l'Homme en Tchétchénie", a souligné Tatiana
Kassatkina de l'organisation Mémorial.
Selon M. Borchtchev, le manque d'information véridique sur la situation
dans la république explique le soutien assez élevé de l'opinion publique
pour l'opération militaire fédérale.
Le nombre de partisans d'une solution politique du conflit ne cesse
cependant d'augmenter en Russie. Plus de la moitié des Russes (51%) sont
pour des négociations avec les indépendantistes tchétchènes, selon le
dernier sondage de l'institut VTSIOM qui marque un tournant dans l'état
de l'opinion publique.
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