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Wash <wash@ecn.org>
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Date
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Wed, 16 May 2001 15:49:15 +0200
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Subject
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globe_l: Macédoine : la guerre a-t-elle commencé le 3 mai?
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Reporter
9 mai 2001
(traduit par Persa Aligrudic)
Macédoine : la guerre a-t-elle commencé le 3 mai ?
L’exemple macédonien montre que l’extrémisme albanais n’a pas été achevé
comme l’affirmaient les milieux gouvernementaux, que ses racines sont
intactes et qu’elles se trouvent dans l’Armée de libération du Kosovo
(UÇK)
défaite (?) au Kosovo
Par Zvezdan Georgijevski, envoyé spécial de Reporter à Skopje
Le 3 mai à 14h 30, l’armée macédonienne répondait violemment aux
attaques et
provocations des extrémistes albanais. Dans les opérations militaires
effectuées aux alentours de Kumanovo, des hélicoptères de combat MI-24
ont
été utilisés ainsi que l’artillerie lourde et légère. Cette action a été
entreprise à la suite du meurtre de huit soldats macédoniens, ce qui a
causé
des protestations massives à travers la Macédoine et des actions de
revanchisme par la population civile sur la propriété des Albanais
locaux et
des habitants de religion islamique.
Il semble que la satisfaction victorieuse du gouvernement macédonien,
après
l’action éclair menée sur le mont Sar-Planina, lorsque la ville de
Tetovo a
été libérée d’un siège extrêmement dangereux, se soit manifestée trop
tôt.
En fait, ce qui s’est passé le premier mai est la suite logique des
événements du sud des Balkans. Le principal dilemme sur lequel le
pouvoir
macédonien n’a pas eu une réponse adéquate est celui-ci : peut-on à
l’aide d
’une action militaire partielle résoudre un difficile problème
international, surtout si cette action n’est pas accompagnée par des
agissements synchronisés de toutes les parties concernées : par les
Macédoniens et les Albanais macédoniens jusqu’à la communauté
internationale
qui, voilà, s’est encore trouvée dans un grand embarras et se demande
pourquoi son soutien verbal ne donne pas les résultats escomptés. Donc,
les
craintes des analystes locaux se sont fondées : le succès militaire pour
«
discipliner » les terroristes albanais, les guérilleros, les rebelles,
les
extrémistes, les radicaux (véritable cacophonie de termes), aura été de
courte durée, avant que le conflit n’escalade de nouveau, suivi de
conséquences encore plus lourdes.
Sur l’exemple macédonien on voit que l’extrémisme albanais n’est pas
achevé,
comme l’affirmaient les milieux gouvernementaux, que ses racines sont
encore
intactes et qu’elles se trouvent dans l’UÇK défaite au Kosovo (?), de
sorte
que la Macédoine est abandonnée à elle-même pour régler pratiquement
seule
le problème que, tout porte à le croire, d’autres ont parrainé. La
question
qui laisse un goût amer chez de nombreux Macédoniens est la suivante :
est-ce que la Macédoine a la capacité de résoudre ce problème ?
La relaxation de Ljupco : au cours de ces derniers mois, depuis que dure
la
crise en Macédoine, il a été démontré que les personnes du sommet
politique
font souvent de fausses estimations et que presque naïvement elles
tombent
dans le piège de « l’importation » du terrorisme et de la loyauté des
Albanais de Macédoine, que la ligne de commandements est rompue dans
presque
toutes les actions, que la soi-disant Armée nationale de libération
connaît
à l’avance toutes les démarches des autorités locales… Voilà, c’est
ainsi qu
’il peut arriver que le député du parlement macédonien de Kumanovo,
Hisni
Sakiri, qui est allé sur le terrain il y a un mois pour apaiser la
situation, est aujourd’hui commandant de l’UÇK. C’est ainsi qu’il peut
arriver que les chefs actuels des rebelles albanais ont été auparavant
amnistiés par les autorités locales sous des circonstances douteuses.
C’est
ainsi qu’il peut arriver que justement en ce moment des scandales
financiers
et de corruption secouent le gouvernement et qu’à cause de cela le
Ministère
de la défense soit privé de son premier homme, qui a été contraint de
donner
sa démission. Par ailleurs, le Premier ministre macédonien Ljupco
Georgijevski qui, il y a tout juste deux mois, affirmait que les
relations
albano-macédoniennes étaient « relaxées » et qu’elles étaient un exemple
d’
une collaboration multiethnique dans la région, est confronté maintenant
ave
c le fait que son exposé sur la situation politico-sécuritaire du pays
soit
boycotté au parlement macédonien par son partenaire le plus important de
la
coalition, le Parti démocratique des Albanais Arben Xhaferi. Le manque
de
représentants albanais au travail du parlement, rappelle
irrésistiblement le
scénario bosniaque, bien que les analystes militaires locaux affirment
que
le conflit de guerre en Macédoine sera beaucoup plus violent.
La Bulgarie et l’Albanie cachent de plus en plus difficilement leurs
ambitions lorsqu’il s’agit de « résoudre la question macédonienne ». La
Bulgarie a déjà offert son soutien dans la force humaine, mais par
contre
elle a interdit aux hélicoptères militaires ukrainiens de survoler
au-dessus
de son territoire, alors que l’Albanie a concentré trois divisions de
blindés à ses frontières avec la Macédoine…
Par conséquent, il y a un réel danger à ce que le conflit prenne de l’
ampleur, étant donné que les ambitions du facteur albanais n’ont pas été
freinées pendant longtemps et qu’en même temps elles sont très
agressives.
Le meurtre de huit soldats macédoniens (parmi lesquels quatre sont de
Bitola, ce qui encore une fois confirme l’incapacité des cadres de
commandement macédoniens de prévoir les événements) n’a pas pu laisser
indifférent la majorité de la population macédonienne qui, comme il
semble,
croit de moins en moins à l’aptitude des autorités macédoniennes et de
la
communauté internationale à résoudre le problème. Maintenant la
situation
est plus que mauvaise : au lieu que toutes les forces soient orientées
vers
la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme albanais ainsi qu’à l’
obtention d’un soutien concret de l’Occident, les autorités
macédoniennes
doivent déjouer les intentions de revanche des citoyens de nationalité
macédonienne.
Alternative civilisée : La condamnation unanime de l’extrémisme albanais
et
le soutien à l’intégrité de l’état macédonien provenant de la communauté
internationale ne peuvent néanmoins dissimuler l’impuissance des grands
états de ce monde, surtout de l’Amérique, à freiner leurs favoris et
alliés
jusqu’à récemment, les Albanais.
Leurs condamnations verbales, en faisant constamment appel aux autorités
macédoniennes à satisfaire le plus possible les exigences des partis
politiques albanais, qui ne sont pas tellement différentes des exigences
de
« ceux qui sont dans la montagne », ont dans le fond encouragé les
formations albanaises armées et les ont convaincu que le monde n’était
pas
prêt à se confronter à eux d’une manière différente, plus efficace.
Cette
attitude de la communauté internationale laisse un profond dilemme : Ne
s’
agit-il pas d’une stratégie subtile de l’Occident à éteindre l’incendie
de
manière à satisfaire les appétits albanais par une alternative civilisée
de
la fédéralisation nationale de la Macédoine ? Ce n’est que de cette
façon qu
’on peut expliquer le fait que la frontière de la Macédoine vers le
Kosovo,
qui est gardée par les Américains, est toujours un véritable « eldorado
»
pour l’importation et l’exportation de terroristes, pour le transport
des
armes et du matériel de guerre… Le public macédonien est de plus en plus
informé sur des exemples montrant que les « gardiens des frontières »
américains donnent un soutien logistique sans réserve aux membres de
l’Armée
nationale de libération.
Les pronostics ne sont donc pas du tout optimistes, et le réveil n’en
est
que plus douloureux.
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